L’érotisme Arabe

En ces temps où, une fois encore, les trouillards et les culs bénis recherchent des boucs émissaires, où des fous furieux, au nom d'un ailleurs illusoire, cherchent des verges pour se faire battre en entraînant des innocents dans leur folie furieuse, où des incultes se laissent manipuler en croyant qu'un seigneur (saigneur) suprême vendu par des imams (prêtres, rabbins, lamas, gourous, féticheurs...) plus soucieux de leurs portefeuilles et de leur bites (pour eux, mieux vaut une vierge sur terre que cinquante houries dans l'avenir, ils ne sont pas complètement fous), il est bon de se rappeler que l'Eros est une part commune de l'humanité. Alors, rien n'a foutre de l'Islam, mais de l'intérêt pour ces civilisations qui, de l'Espagne à l'Indonésie, ont aussi donné le meilleur à la littérature érotique.... ainsi qu'à l'art d'ailleurs (car la supposée interdiction de la représentation du corps a toujours été joyeusement transgressée).

Partageons avec « L'érotisme Arabe » ce voyage dans l'espace et dans le temps, en des lieux où les plaisirs de la chair n'ont pas toujours été condamnés.

L'érotisme arabe est le fruit d'une tradition millénaire qui a pris son essor bien avant l'arrivée de l'islam. Malek Chebel a rassemblé dans cet ouvrage un florilège des meilleurs textes issus de cette veine littéraire méconnue.

Le Kama-sutra arabe, en premier lieu. Conçu comme un manuel de savoir-vivre amoureux et d'éducation sexuelle, il traite des questions relatives à l'art de la séduction, de la jouissance et de la sensualité. Cet hymne à l'amour physique sous toutes ses formes, sans complexe ni tabou, est ici illustré par le « Traité de psychologie amoureuse » d'Ibn Hazm l'Andalou, « Le Collier de la colombe », par le torride « Jardin parfumé » de Nafzaoui, et par « Les Cimes du savoir » dans le domaine de la copulation de Sheikh Suyûti, théologien et auteur d'une dizaine de traités d'érotologie.

Le lecteur pourra aussi s'initier à la poésie épistolaire qui a marqué la culture arabe classique, une poésie métaphorique qui use du langage comme d'une arme subversive, la littérature devenant ainsi le meilleur paravent pour parler librement de sexe et d'érotisme. Deux auteurs parmi les plus importants à cet égard ont été repris intégralement dans ce volume : Jahiz, à travers son épître « Éloge des éphèbes et des courtisanes », et Ibn Fûlayta avec son « Instruction de l'amant en vue de la fréquentation intime de l'aimé(e) »,  traduit pour la première fois en français pour la présente édition et qui relève de l'érotologie pure.

Malek Chebel clôt cet ensemble par un « Dictionnaire culturel de l'érotisme arabe », dans lequel s'expriment en toute liberté la diversité amoureuse comme l'audace d'une tradition aux antipodes de tout intégrisme.

L'érotisme Arabe

Malek Chebel

Collection "Bouquins"

Laffont